Depuis juin 2023, Sophie PASCAL occupe le poste de Présidente de CVPARL. Nous lui avons posé quelques questions pour connaître sa vision et son ambition pour les Centrales Villageoises du Pays d'Arles.
Comment as-tu rejoint la société et quel rôle y jouais-tu avant de prendre la fonction de présidente ?
Je suis une des 10 membres fondateurs de la société en 2018 et je faisais déjà partie du conseil de gestion. Je m’occupais plus particulièrement de la communication. Actuellement, je m’occupe d’une partie des aspects administratifs, de représenter les centrales villageoises dans diverses manifestations pour promouvoir et expliquer notre démarche, de la prospection, de l’animation et de la gouvernance avec les membres du conseil de gestion. Les compétences et la ténacité de notre conseil, avec l’appui du PETR qui nous soutient depuis le début de l’aventure, nous ont permis de déposer un dossier de financement LEADER d’un salarié qui a été retenu. Nous avons donc un collaborateur salarié depuis fin mai 2023 et nous travaillons ensemble au développement de la société. J’y consacre environ deux jours par semaine et j’ai toujours une petite veilleuse allumée dans un coin de mon cerveau !
Quel regard portes-tu sur le développement de cette jeune entreprise fondée il y a 5 ans ?
Depuis la création de l’entreprise, une dizaine de projets ont été envisagés, pour deux réussites à ce jour. Certains projets ont été abandonnés car non viables sur le plan économique, mais nous avons connu également des blocages par des interlocuteurs incontournables comme l ‘assureur de la toiture, l’architecte des bâtiments de France, une collectivité qui change d’avis, un changement de majorité et des personnes décisionnaires qui hésitent à s’engager avec nous. Nous tirons les enseignements de ces refus et progressons dans notre appréhension de chaque nouveau projet.
Avoir la confiance des sociétaires engagés dans l’aventure CVPARL constitue une source de satisfaction et de motivation à conduire l’entreprise. La transition énergétique doit être accompagnée d’une transition économique pour réussir et doit s’appuyer sur la sobriété énergétique en premier pilier. Ce qui me motive, c’est que l’énergie doit être un bien commun géré par des citoyens, et non un bien commun géré par des sociétés capitalistiques où il s’agit simplement de remplacer le pétrole par le soleil. A l’heure de la relance de la filière nucléaire, je suis plus motivée que jamais pour démontrer les avantages de l’énergie renouvelable solaire sans danger. Les déchets sont recyclables et les coûts de fabrication sans aucune mesure avec les installations nucléaires.
La loi d’accélération des énergies renouvelables nous offre un écrin pour nous positionner en interlocuteur privilégié sur notre territoire pour les collectivités mais également les personnes privées.
Nous souhaitons développer notre actionnariat citoyen et la présence d’un salarié nous permet de proposer une action ciblée à l’encontre des personnes privées. Jusqu’à présent, nous les touchions principalement par le bouche-à-oreille et l’informel. Tous les sociétaires ont un rôle à jouer pour intéresser de nouvelles personnes à nous rejoindre.
Quels sont les ambitions de CVPARL pour les prochaines années ?
Nous souhaitons établir des liens de confiance avec les collectivités du territoire et développer assez de projets pour pérenniser l’emploi d’un salarié. Nous souhaitons nous inscrire dans un schéma coopératif territorial de résilience dont la maîtrise de l’énergie n’est qu’un des aspects.
